La Hongrie retrouvera bientôt sa bonne réputation… en Afrique également... Entretien avec le Président d’AHU

BSDans une des émissions du 22 juillet sur l’Afrique, le Dr Zsolt Becsey, Secrétaire d’Etat  au commerce extérieur avait déclaré à la radio économique qu’il était possible et souhaitable que la coopération économique avec l’Afrique se redynamise  comme elle l’était dans les années 70-80 où on se souvient très bien de la coopération économique très dynamique particulièrement avec les pays du Maghreb, sans oublier l’important rôle que peuvent jouer les étudiants formés ici et occupant de haut postes de responsabilités dans leurs différents pays d’origine.

Ces dernières années, de nombreuses ONG à l’example de l’Union Afrique Hongrie s’étaient déjà prononcées sur ces questions.

C’est à ce sujet que nous avions interviewé le président de l'association Mr Sandor Balogh:

Afriport: Quel est votre point de vue par rapport au propos tenue par le Secrétaire d’Etat le Dr Zsolt Becsey?

Sandor Balogh: Enfin, enfin, enfin!

Afriport: Qu’est-ce que vous voulez exactement dire?

BS: Je veux dire que je suis très heureux de savoir, ensemble avec d’autres personnes interessées par les relations avec l’Afrique,  qu’enfin notre message est arrivé  aux oreilles des décideurs, et nous espérons que des actions concrètes seront prises en direction de l’Afrique quant à la politique économique de notre gouvernement.

Afriport: De quoi s’agit-il exactement?

BS: Tout d'abord, nous ne devons pas à tort oublier l'Afrique qui est devenu l’un de nos voisins du sud depuis 2004 la date de notre entrée dans l'Union Européenne. Elle n’est donc plus un continent lointain et étranger pour nous. Ce continent de plus d'un milliard d’ habitants aujourd’hui, malgré sa pauvreté, peut devenir le moteur de l'économie mondiale au cours des 20 prochaines années selon les paroles du président français Sarkozy.

Voici quelques chiffres pour expliquer cela:

Si le coût moyen journalier de chaque africain s’élève à 2 $, multiplié par le milliard d’africains, cela fait 2 milliards de dollars, soit près de 800 milliards de dollars par an (environ 2000.000.000.000.000, soit deux cent mille milliards de forints Hongrois).
Ce qui correspond à environ 20 fois plus que toutes les dépenses annuelles mondiale d'aide à l'Afrique.

Deuxièmement:

Jusqu’ au changement de régime politique, des milliers de spécialistes Hongrois ont travaillé dans de nombreux pays d’Afrique, représentant valablement la Hongrie et  l'expertisme de ses hommes dans les différents domaines de la science et de la technique. Ces souvenirs demeurent vivant dans les esprits de ces braves gents malgré les changements naturellement causés par le recul du temps.

Cette réputation du génie Hongrois n’est témoigné non seulement par les professionnels Hongrois ayant travaillé à l’étranger, mais aussi par des dizaines de milliers d'étudiants africains ayant terminé leurs études en Hongrie qu’ils considèrent encore comme leur seconde nation. Ceux-là aujourd’ hui qui siègent désormais comme preneur de décisions dans les ministers, bureaux administratifs et autres hautes positions ne comprennent pas pourquoi ce pays de leur choix ne veut pas profiter de ces potentialités déjà existant. La Hongrie à qui ils doivent leur présente existence semble leurs fermer la porte quand à la tentation de prendre certaines initiatives relative au développement les relations économiques et culturelles.

Aussi ils ne comprennent pas pourquoi on leur refuse parfois le visa d’entrée en Hongrie  dans le but de la reprise des relations économiques et culturelles comme dans les années antérieures. Ils ne comprennent pas que pendant que les autres se dépêchent dans leurs activités, assis dans les bureaux de leurs villes, nous demeurons presque inactive.

Combien de temps cela va prendre pour espérer des changements positives. La question reste encore posée.

Troisièmement:

La crise économique mondiale a montré qu’en dehors de nos relations économiques actuelles surtout avec l’Europe il est nécessaire d’avoir des marchés alternatifs, car en Asie et en Afrique il y a déjà  l'émergence d’une classe moyenne, qui contrôle ses dépenses et insiste sur la qualité des produits de consommation. Mais nous semblons négliger ces marchés,  malgré les indicateurs économiques forte due à la crise mondiale et nous oublions à quel niveau de développement se trouvaient, il ya 20-30 ans, la Chine et certains autres pays asiatiques.
Nous oublions l’augmentation sans cesse de la demande en produis hongrois: le Soudan par example a besoin des semences, l’ Egypte acheterait du grain, car il ne peut pas produire la quantité de céréales dont elle a besoin. Le Nigeria a besoin de la technologie agricole hongroise et l’assistance technique de ses experts. Actuellement il y a une délégation nigériane ici avec l'intention de tout mettre en oeuvre pour trouver quelqu’ un ou des gens avec qui ils peuvent sérieusement travailler ensemble, car en dépit de la longue durée des relations diplomatiques entre les deux pays et des consultations importantes avec les ambassadeurs accredités par Abuja sans oublier l’ importance de l’argent disponible pour le financement des projets, nous continuerons à attendre longtemps pour voir des actes concrets de coopération ...

Comme nous pouvons le constater, nous ne profitons pas des possibilités qui s’offrent à nous. Nous négligeons même les efforts déjà accomplis par certains de nos spécialistes dans la réalisation de certains travaux et projets déjà en cours. Ne sommes nous pas du tout concerné par la cooperation avec l’Afrique? Telle est la question qu’on peut se poser.

En dehors de la Hongrie tout le monde semble intéressé par la coopération avec l'Afrique. Les Américains, les Européens (Slovaquie, République Tchèque, la Bulgarie qui n’ avaient pas fermé leurs ambassades, mais est en train d’en ouvrir de nouvelles tout en facilitant les possibilités de coopération économique avec l’obtention moins compliquée des visas), les Chinois (bien sûr pour des besoins en matière première), les Sud-Américains etc...

Prenons un exemple de coopération entre la Suède et le Kenya: A l'ambassade de Suède à Nairobi il y a 12 diplomates attachés économiques, tandis que la Hongrie n’en a que 6 au total pour 3 pays d'Afrique noire. Leur travail n’est pas du tout facile car ils doivent lutter surtout pour faire face à la demande des visas pour une Afrique d’environ un milliard d’habitants ou l’unique diplomate attaché économique se trouve en Algérie.

Nous savons donc tous que sans la participation effective de l'Etat il ne sera pas facile de faire des affaires en Afrique.

Tenant compte de ce que j’ ai décris plus haut, si la déclaration de Monsieur Becsey est un bon signe et le début d'un changement positif de la part de l'Etat dans la manière de voir et de concevoir les choses, je peux dire que je suis infiniment heureux, car en tant que ONG nous avons eu gain de cause et notre combat n’a pas été vain.

Afriport: Merci pour cette interview et nous souhaitons bonne chance à votre organisation l’Union Afrique-Hongrie!

BS: C’est moi qui vous remercie pour cette possibilité et je souhaite dans l'avenir entendre parler du succès de beaucoup d’Hongrois en Afrique.

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